De la famille du pigeon, le dronte de Maurice a été exterminé par les explorateurs portugais et hollandais aux XVIe et XVIIe siècles.
Le Raphus cucullatus est un oiseau endémique (qui revient chaque année se reproduire sur le territoire où il est né lui-même) encore bien connu de tous les Mauriciens. En effet, il est resté, malgré sa disparition précoce, l’emblème de la République de Maurice, présent sur son blason. Il est aussi présent – et ce n’est pas anodin – sur les logos du zoo de Jersey (spécialisé dans les espèces menacées), de la Société nationale des parcs zoologiques (qui lutte pour la conservation des espèces et de la biodiversité), mais c’est aussi le logo d’une bière réunionnaise !

L’oiseau qui ne volait pas !
C’est sans doute en l’absence de prédateurs naturels que le dodo, ou dronte de Maurice, a perdu au fil des millénaires son aptitude au vol. En effet, pourquoi quitter le plancher des vaches si la nourriture s’y trouve en abondance et que rien ni personne empêche de la prendre. Mais c’était sans compter sur l’homme…

Sitôt découvert, sitôt exterminé…
C’est à la fin du XVIe siècle que les explorateurs portugais, Alfonso de Albuquerque en tête (en 1598), découvrent, au milieu de l’Océan Indien, l’île volcanique de Maurice, encore vierge de tout être humain, mais habitée, notamment, par cet étrange oiseau, mi-pigeon, mi-dindon, au bec crochu et de taille imposante (il mesure plus d’un mètre, pour une vingtaine de kilos).
Mais cet oiseau malhabile et à la démarche gauche (« doudo », et par extension, « doido », en portugais, signifie « nigaud ») deviendra vite une proie facile pour l’homme, comme pour les animaux que ce dernier amène dans ses bagages : chats, chiens, rats, singes et cochons…
En 1644, l’île Maurice devient colonie hollandaise et le dodo est plus que jamais au menu des colons. Et en un siècle seulement, sans résistance aucune, l’espèce s’éteindra définitivement, avec la découverte, en 1681, du cadavre du dernier dodo.
Faire revivre le dodo
Depuis son extinction, les naturalistes n’ont eu de cesse de tenter d’étudier le dodo à partir d’ossements, de fossiles ou de gravures des XVIe et XVIIe siècles.
En 1865, des restes de dodo sont retrouvés sur l’île. Ils sont aussitôt envoyés au Muséum d’histoire naturelle à Londres, où Richard Owen, le conservateur, tente une première reconstitution.

En 1993, S.A. Temple nous en apprend plus sur le dodo : il se nourrit de fruits et et déterre les graines enfouies dans le sol de l’arbre tambalacoque. Le dodo disparu, les graines ne peuvent plus germer, et avec l’oiseau, l’arbre disparaît aussi de la faune de l’île.
Ce n’est qu’en 2005 que des chercheurs et naturalistes, en retrouvant de nombreux fossiles de dodos, arrivent à préciser le portrait du disparu : la femelle pondait un seul œuf à même le sol, sur un lit de feuilles de palmiers (ce qui n’a pas aidé à la survie de l’espèce…) que le couple couvait. On découvre aussi son apparence avec plus de précision : un plumage gris et noir, un crâne aux bords dégarnis de plumes, des ailes atrophiées, une queue recourbée et touffue. Ses pattes courtes et musclées prolongées de 4 doigts lui permettaient vraisemblablement de courir assez vite. Mais si, à partir de fossiles et de squelettes, on a pu affiner les reconstitutions de l’animal, ses habitudes de vie semble avoir emporté une grande partie de ses mystères avec sa disparition.
En 2007, des explorateurs découvrent dans une cave de l’île, le squelette le plus complet jamais retrouvé du dronte de Maurice. Mais cela ne suffira pas à ramener l’oiseau à la vie pour réparer les erreurs de l’homme.